MIMI the ClowN (de son vrai nom Miguel Donvez) est un artiste français né en 1974, aux créations oscillant entre peinture, satire sociale et poésie urbaine. Diplômé de l’université de Lille III, il étudie la littérature et la langue italienne avant de travailler comme éducateur spécialisé auprès de jeunes en difficulté. L’art-thérapie devient alors un outil d’échange, mais après quelques années, il lâche tout : ras-le-bol de la violence, besoin de créer, urgence de faire de l’art à temps plein.
L’origine d’un clown en colère
En 2004, il invente MIMI the ClowN, personnage filiforme, absurde et hautement symbolique, en réaction à l’événement culturel Lille 2004, où il trouve que les artistes locaux brillent par leur absence. MIMI débarque d’abord sur toile, armé de pochoirs, de graffitis et de textes critiques. Il s’attaque à la religion, au pouvoir politique, à la société de consommation, au rock’n’roll… et tout ce qui mérite une claque ironique.

tout va bien, collage décollage, 2006
Ses œuvres trouvent leur place dans plusieurs galeries, dont Anne Vignial à Paris, ou encore chez Cornette de Saint-Cyr à Paris et Bruxelles.
Street art, satire et déambulation
En 2006, après avoir participé à l’exposition « Aux arts citoyens » (avec Speedy Graphito, JR, Miss.Tic, Jef Aérosol, VLP, etc.) et collaboré avec Jef Aérosol, MIMI the ClowN sort dans la rue.
Les murs de Berlin, Paris, Rome, Londres, São Paulo ou Tel Aviv accueillent ce clown dans toutes sortes de postures : loufoques, provocantes, politiques.
Et bien sûr, Lille, son terrain de jeu, son laboratoire visuel, la ville où il colle, peint et explose depuis le début. A Lille il n’y a pas de street art sans MIMI the ClowN !



Le clown comme miroir
MIMI the ClowN, c’est l’alter ego de l’artiste, sa marionnette punk, le masque par lequel il dit ses peurs, ses colères, ses obsessions. Là où La Fontaine écrivait : « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes », Miguel Donvez se sert d’un clown pour réveiller les esprits.
MIMI the ClowN – quelques dates clés
(sélection non-exhaustive du tout)
- 2013 : commissaire de l’expo DADA IS NOT DEAD, qui célèbre le centenaire du mouvement DADA (avec Madame, Gilbert Coqalane, David Gouny et Ian Monk) / Maison Folie Wazemmes, Lille

- 2013 : solo show God Saves The King ClowN (Galerie Tag&Juice, São Paulo, BRESIL)
- 2016 : exposition collective au musée de Trastevere (Rome, ITALIE), suite aux interventions urbaines de l’artiste dans le quartier du même nom
- 2018 : solo show à la galerie Artfontainebleau (Fontainebleau)
- 2019 : Éditions Séditions, hommage à Alain Buyse (Maison Folie Moulin, Lille)
- 2024 : 20 ans de clowneries – exposition solo à la Galerie Détournée (Lille)
Révélé dans les rues par ses interventions urbaines, MIMI the ClowN a rapidement élargi sa pratique au-delà du street art pour explorer une peinture plus intime, critique et poétique.
Aujourd’hui
Exit la bombe de peinture : trop toxique et — disons-le — ça pue. MIMI peint au pinceau, à l’acrylique, souvent en bleu. Pourquoi du bleu ? Parce qu’il n’y avait plus de noir, et que le bleu est plus poétique, plus lumineux, plus vivant.

La peinture prend le pas sur le pochoir. Les textes envahissent l’espace, deviennent matière, tapissent la toile, s’étalent sur les murs.
Le clown se retire doucement, devient détail, ombre, prétexte. L’idée prend le dessus. L’humour reste.
MIMI the ClowN, c’est un cri dans le bruit, un clin d’œil dans le chaos, un clown bleu qui peint pour ne pas exploser.


(à suivre)